Écrire avec mes mots

C’est fou comme tout peut changer en quelques jours.

La semaine dernière, j’ai décidé de reprendre des études et d’arrêter de courir après cette chimère qu’est le revenu en ligne. Après plusieurs mois à écrire des articles à des fins purement commerciales, j’ai subitement retrouvé ma voix.

À partir du moment où je n’attendais plus de mon blog qu’il rapporte de l’argent, j’étais libre. Libre de sortir de ma niche éditoriale. Libre de penser et d’écrire ce que je voulais.

Il est intéressant de voir à quel point l’intention de vendre en ligne m’a inféodé à l’algorithme de Google. Je me suis retrouvé sur une roue de hamster, avec une cadence de production infernale à tenir. L’impératif de la réussite m’a cantonné à un schéma mental rigide : celui du langage imposé, souvent façonné par l’IA, de la logique marketing et des normes commerciales qui dominent Internet.

Je me suis vu dévier. Le choix de mes sujets ne m’appartenait plus : il dépendait de la niche et de la stratégie qui la sert. Qu’est-ce qui vend ? Comment écrire pour vendre mieux ? Quel titre ? Quelle grappe de posts à lier entre eux ? Quelle page d’atterrissage ? Quelle accroche sur les épingles ? Pas sûr ? Demande à l’IA… Très vite, je n’écrivais plus vraiment : je me bornais à assembler et modifier des textes générés par l’IA.

À vrai dire, l’IA m’a été indispensable pour la recherche et le premier jet. Sans elle, impossible de tenir les délais. Selon les articles, je modifiais de 10 à 50 % du texte fourni.

La tête dans le guidon, je m’efforçais de m’intéresser à une course qui m’ennuyait de plus en plus. La seule chose qui m’y raccrochait était l’appât du gain. Or je ne gagnais toujours rien. Et je ne savais plus très bien pourquoi je pédalais. Plus rien ne m’inspirait, et l’idée du prochain post avait des allures de corvée.

Sans amélioration en vue, il était temps d’arrêter et de revoir mes options.

Après avoir choisi ma nouvelle formation (en SST), j’ai commencé par réécrire ma page À propos, à laquelle ce texte fait écho. Ce fut un soulagement immédiat. Je suis passé de textes écrits par l’IA, que j’humanisais, à ce post écrit par moi, que l’IA se contente de corriger.

Surtout, ces mots étaient les miens. J’étais sorti de la matrice marketing.